mardi 30 octobre 2012

Mange, Prie, Aime


4ème de couv' : A trente et un ans, Elizabeth possède tout ce qu’une femme peut souhaiter : un mari dévoué, une belle maison, une carrière prometteuse. Pourtant, elle est rongée par l’angoisse et le doute. Un divorce, une dépression et une liaison désastreuse la laissent encore plus désemparée. Elle décide alors de tout plaquer pour partir seule à travers le monde !
En Italie, elle goûte aux délices de la dolce vita et prend les « douze kilos les plus heureux de sa vie » ; en Inde, ashram et rigueur ascétique l’aident à discipliner son esprit et, en Indonésie, elle cherche à réconcilier son corps et son âme pour trouver cet équilibre qu’on appelle le bonheur…
Et qui n’a jamais rêvé de changer de vie ?

Mon avis : J'avais vraiment aimé le film... Cette quête du bonheur dans la nourriture, la méditation et la joie de vivre à Bali m'avait enchantée, littéralement... Julia Roberts, au charme quasi éternel apportait fraîcheur et sensualité à cette version filmique, avec un brin de romantisme, certes, et une pointe d'Hollywood sauce bien-pensante, OK...
Il en va tout autrement du roman d'Elizabeth Gilbert, et c'est pour tout dire la première fois que j'aime mieux une adaptation que le roman original... Le roman n'est pas à proprement parlé désagréable, il se "laisse lire". Mais... c'est tout. Sans plus : aucun enthousiasme et aucun frisson supplémentaire. Cela ne me laisse aucun goût particulier. En fait, cela ne m'a pas donné l'impression de lire un roman, mais quelque chose qui naviguerait entre l'essai et le journal intime. Comme si ce n'était pas écrit pour un lecteur, mais que l'auteur écrivait pour lui-même, que nous accédions à son journal de bord, ses réflexions, mais guère au récit, au côté romancé. On ne peut pas même dire qu'il y ait une réelle intrigue. On n'attend rien, on ne s'impatiente pas.
On atteint finalement l'ataraxie du lecteur, à défaut de celle du sage, ou de la béatitude spirituelle recherchée dans le roman. Une lecture intéressante, mais sans relief, nourrissante parfois, mais sans suspense. Bref, un brin de déception, même si j'ai terminé, avec soulagement, je dois dire. Je ne trouve pas les personnages attachants, ni les principaux, ni les secondaires. L'histoire d'amour m'a laissée de marbre... Je me rends compte, qu'en fait, ce qui m'a le plus intéressée, ce sont les anecdotes de voyage, les passages où l'auteur explique les coutumes des pays traversés. Je crois en fait que j'attendais un roman d'amour et d'aventure spirituelle, et que j'ai trouvé un journal de voyage, ou un truc métissé, mélangé, qui n'atteint ses promesses, à mon sens, dans aucun des genres visés.

vendredi 12 octobre 2012

La Planète des Singes


4ème de couv' : Écrit dans les années 1960, La Planète des singes a fait les beaux jours du cinéma. Mais rendons à Pierre Boulle ce qui appartient à Pierre Boulle. Dans une bouteille dérivant dans l’espace, un manuscrit. Le récit d’Ulysse Mérou. Lui et deux membres d’une expédition débarquent sur une lointaine planète habitée. On y voit, depuis l’espace, des routes, des villes. Ulysse découvrira que les hommes y sont réduits en esclavage, n’étant pas plus intelligents que des bêtes. Place aux singes, qui accueillent ce visiteur singulier avec étonnement et perplexité. Mais le malaise prendra vite la relève quand des vestiges d’une ancienne civilisation humaine seront mis au jour. Pierre Boulle, qui n’a pas mis de statue de la Liberté dans son roman, nous livre une fable fascinante, tout en exotisme et en intelligence, de laquelle émerge une réflexion sur la place de l’homme dans l’univers. Découvrir la véritable Planète des singes est indispensable.

Mon avis : Nous avons tous en tête des images datant de diverses époques liées aux adaptations télévisuelles ou cinématographiques de la Planète des Singes... aussi est-ce avec intérêt que j'ai attaqué ce court roman de Pierre Boule pour clore mon challenge Science Fiction avec Livraddict...
La lecture en est agréable et fluide, même si l'écriture et le texte sont un peu datés, comme nombre de romans des années 60 dans lesquels on retrouve le même phrasé, le même style... Mais dans cette Planète des singes, ce qui importe le plus, ce n'est pas le style, mais l'évolution d'Ulysse Mérou, de l'homme à la bête, puis de la bête à l'homme, avec toute la réflexion qui accompagne ces changements sur ce qui fait de nous des êtres pensants, sur la supériorité de l'homme sur d'autres animaux... Qu'est-ce que la conscience ? En quoi sommes-nous autorisés à dominer la nature ? Quel regard portons-nous sur le règne animal ? Qu'est-ce qui crée la supériorité humaine ? Qui l'autorise ? Bref, autant de questions soulevées qui restent sans réponse, mais peuvent nourrir notre réflexion...

lundi 8 octobre 2012

L'ombre du vent


4ème de couv' : Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, " ville des prodiges " marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y " adopter " un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets " enterrés dans l'âme de la ville " : L'Ombre du vent. Avec ce tableau historique, roman d'apprentissage évoquant les émois de l'adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l'Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s'emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafon mêle inextricablement la littérature et la vie.

Mon avis : Pour commencer et comme toujours, je vous livre mon état d'esprit en attaquant ce livre, parce que cet aspect me paraît pour beaucoup dans le jugement que nous portons sur les oeuvres... Je m'attendais à un récit intimiste, car j'avais choisi ce livre uniquement sur son titre qui me paraissait évocateur et prometteur, mais je ne savais rien de ce récit. J'avais donc comme "horizon d'attente" un court livre intimiste sur l'Espagne... "court" ? Oui ! Je lis sur liseuse, et donc, je n'ai guère la notion de la grosseur des livres que j'attaque. J'ai en plus commencé ce roman à un moment de grande fatigue intellectuelle et générale.
Bref... Tout ça pour dire que les débuts ont été laborieux : j'étais perdue dans le labyrinthe de ce roman, me rendant compte au fur et à mesure que j'avais attaqué un pavé de 700 pages. Les personnages, l'intrigue m'échappait. Je croyais saisir l'essence de ce roman, mais j'étais toujours un peu hagarde en reprenant ma lecture de me rendre compte que l'essentiel ne m'avait pas même frôlée. J'aimais déjà la galerie des personnages et un sentiment de mystère qui planait sur l'ensemble et m'invitait à poursuivre malgré la fatigue, malgré le découragement et les incertitudes... Bien m'en a pris. Et heureusement que ce roman est long (j'aurais décroché, sinon !). Car passé les 250 premières pages, tout s'est éclairé : j'étais dans un roman à tiroirs, et chaque élément allait prendre sa place en son heure. Les tourments d'adolescence de Daniel, personnage attachant mais dont la lâcheté intrinsèque, compréhensible car due à son jeune âge, m'agaçait tout de même un peu, ne sont pas la plus grande part du récit. La toile qui se tisse est plus large que lui et les découvertes qu'il fait, et que nous attendons avec une impatience grandissante mêlent sa propre construction à un panel de destins tourmentés sur fond de guerres... Je n'ai pas pu lâcher le roman à partir de la moitié, hypnotisée et séduite par sa construction brillante, séduite par les révélations toujours surprenantes, enchantée des personnages truculents, mais subtils et attachants... 
Au final, un très bon moment de lecture !