samedi 22 décembre 2012

Terrienne


4ème de couv' : Tout commence sur une route de campagne... Après avoir reçu un message de sa soeur, disparue depuis un an, Anne se lance à sa recherche et passe... de "l'autre côté". Elle se retrouve dans un monde parallèle, un ailleurs dépourvu d'humanité, mais où elle rencontrera cependant des alliés inoubliables. Pour arracher sa soeur à ce monde terrifiant, Anne ira jusqu'au bout, au péril de sa vie. Elle se découvrira elle-même : Terrienne. Vous ne respirerez plus jamais de la même manière.

Mon avis : Mourlevat est un formidable conteur, vraiment. Depuis le premier de ses romans jusqu'à celui-ci, je n'ai jamais été déçue. L'univers de "Terrienne" est certes plus moderne que celui de la "Rivière à l'envers", mais c'est la même magie qui opère. Anne cherche sa soeur, Gabrielle, disparue depuis un an. Elle la cherche parce que cette dernière l'a appelée au secours par un biais bien étrange. Cette quête projettera l'adolescente dans un univers sidérant, où être "terrienne" signe son arrêt de mort. L'auteur a su avec justesse évoquer ce qui fait de nous des terriens, amoureux de notre terre, de tous ces petits riens qui nous enchantent, et créer un monde parallèle au nôtre déshumanisé et impitoyable. L'aventure est trépidante, on ne s'y ennuie jamais, et comme toujours chez Mourlevat, elle n'est que prétexte à une réflexion plus dense sur l'humanité. Bref, j'ai adoré, et je le conseille aux adolescents... et à leurs parents !

Fantômes blancs


4ème de couv' : François et Maxime ont grandi ensemble, dans le domaine de Maison Rouge, sur une île créole. A la mort de son père, Maxime devient le propriétaire du domaine et décide de quitter Paris pour revenir dans le pays de son enfance. François le suit, laissant sur place son bel amour Bénédicte. Seulement François devient vite la proie d'un ennui terrible et d'une nostalgie tenace. Tandis qu'il ressasse ses démons intérieurs, il tombe sur deux spécimens alcooliques chasseurs de trésor qui l'enjoignent à découvrir le secret de Maison Rouge. Puis lors d'une balade nocturne, il rencontre un étrange fantôme surgi de nulle part, et qui, pour retrouver sa liberté, doit raconter son histoire et retrouver son nom ! L'aventure commence, surtout que Maxime décide de construire une machine volante et que François devient son pilote d'essai...

Mon avis : Appollo et Li-An nous livrent ici une bande dessinée toute en nuances et en douceur. Nous suivons les errances, les pensées, les rêves de François, revenu sur les traces de son enfance dans la demeure où il a grandi. Maison Rouge a bien des secrets à livrer, et nous découvrons avec lui le pirate qui hante la vieille bâtisse, en recherche d'identité, de racine, et d'une oreille à qui s'épancher. Mais ce que François apprivoisera, dans cette quête de richesse et d'histoire, c'est sa propre histoire, celle de ses ancêtres, celle de l'île. Le scénario paraît parfois un peu décousu, un peu lâche, mais la ballade sur l'île de la Réunion est douce, chargée de mystère et de pittoresque. Bref, une BD très agréable, même si la truculence de la "Grippe coloniale", du même scénariste, m'avait davantage plu. 

lundi 17 décembre 2012

Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB


4ème de couv ' : Avec Moi, René Tardi, prisonnier de guerre - Stalag IIB, Jacques Tardi concrétise un projet mûri de très longue date : transposer en bande dessinée les carnets de son propre père, rédigés des années durant sur des cahiers d’écolier, où celui-ci tient par le menu la chronique de sa jeunesse, en grande partie centrée sur ses années de guerre et de captivité en Allemagne. Après avoir, comme on le sait, énormément travaillé sur la guerre de 14 – 18, c’est la première fois que Tardi se penche d’aussi près sur la période de la Seconde Guerre mondiale. Ce faisant, il développe également un projet profondément personnel : en mettant en images l’histoire de son père militaire, Tardi explore rien moins que les racines, les origines et les ressorts de sa propre vie. Ce « roman familial » prend des accents d’autant plus intimes que Tardi a associé au projet deux de ses propres enfants, Rachel (qui assure la mise en couleur) et Oscar (documentation et recherches iconographiques).

Mon avis : On connaît le travail de Tardi sur la première guerre mondiale, salvateur, cru et nécessaire... Cette fois, c'est à la seconde qu'il s'attaque. Mais pas au camp d'extermination, pas aux horreurs du nazisme, du moins, pas celles qui hantent la mémoire collective. Non, il traite d'une mémoire bien plus intime, bien plus cachée et oubliée : les prisonniers de guerre en Allemagne. On découvre la vie ordinaire de ces camps de prisonniers, la faim omniprésente, les privations, le travail forcé. Pas de four crématoire, ici, pas d'extermination massive. Mais un quotidien marqué par la nourriture manquante, les tentatives d'évasion, les combines pour survivre, la colère contre l'état français, et la haine du boche... C'est comme à son habitude, une réussite : le trait est toujours aussi incisif et parlant, il mêle petite et grande histoire, récit anecdotique et préoccupations majeures avec talent, pour notre plus grande joie. Je pense que c'est encore une fois un grand album de Tardi, qui donne à voir une part méconnue de cette guerre, une part tue, qu'il est bon et utile d'exhumer en mémoire de tous ces soldats qui ont pourri dans des camps et que l'histoire  a un peu oubliés.

mardi 11 décembre 2012

Le Choeur des femmes


4ème de couv' : Je m'appelle Jean Atwood. Je suis interne des hôpitaux et major de ma promo. Je me destine à la chirurgie gynécologique. Je vise un poste de chef de clinique dans le meilleur service de France. Mais on m'oblige, au préalable, à passer six mois dans une minuscule unité de «Médecine de La Femme», dirigée par un barbu mal dégrossi qui n'est même pas gynécologue, mais généraliste ! S'il s'imagine que je vais passer six mois à son service, il se trompe lourdement. Qu'est-ce qu'il croit ? Qu'il va m'enseigner mon métier ? J'ai reçu une formation hors pair, je sais tout ce que doit savoir un gynécologue chirurgien pour opérer, réparer et reconstruire le corps féminin. Alors, je ne peux pas - et je ne veux pas - perdre mon temps à écouter des bonnes femmes épancher leur cœur et raconter leur vie. Je ne vois vraiment pas ce qu'elles pourraient m'apprendre. 

Mon Avis : Mon avis va se voir obligé de séparer le fond et la forme... La forme... bof. Ce n'est pas très bien écrit, sans être pour autant désagréable. La langue utilisée est en permanence une langue qui se veut orale, mais je trouve que l'on tombe dans trop d'excès et d'écueils du genre. Ce n'est pas rédhibitoire pour autant... L'intrigue tient en deux lignes, on sait dès la deuxième page comment cela va se terminer, aucune des "surprises" ménagées ne tiennent tant on se doute de ce qui nous attend. Et pourtant j'ai aimé... Mais pour le fond, le contenu, le propos. Un propos peu entendu, pas relayé, voire étouffé : la parole des femmes sur leurs intimités, leurs douleurs, leurs angoisses... Tout ce dont on n'ose pas forcément parler, parce que les médecins qui nous reçoivent sont dans le médical pur, et n'ont pas le temps de nous écouter. Je dis nous, car je suis une femme, et j'ai beaucoup retrouvé dans ce roman des situations vécues face à un corps de soignants peu attentifs, quand il n'est pas incompétent à force de soins administrés aux forceps sans réelle prise en compte de la parole de leurs patientes ; c'est donc un livre sur la gynécologie, et plus encore, un livre militant pour une certaine forme de pratique, respectueuse des patientes, et trop peu pratiquée en France selon l'auteur, lui-même ancien médecin, pratique que découvre, atterré le personnage principale, jeune et ambitieuse chirurgienne qui vit son affectation comme une punition au départ... avant de changer d'avis du tout au tout. Le contenu, donc vaut vraiment le coup de subir une forme imparfaite.

Le Troisième Testament (Tomes 1 à 4)


4ème de couv' : Août 1307. L'inquisiteur Conrad de Marbourg est convoqué par l'archevêque Elsenor afin de résoudre une étrange affaire : tous les moines de l'abbaye de Veynes ont été massacrés après avoir découvert une crypte renfermant un mystérieux reliquaire. Commence alors une longue enquête au cœur des sociétés secrètes, à la recherche du Troisième Testament... "L'idée de départ nous est venue à partir de la découverte à la Bibliothèque Nationale d'une traduction anglaise d'un manuscrit datant du XIVe siècle." explique Xavier Dorison. Partant de ce texte relatant une étrange affaire juridique, Le Troisième Testament nous entraîne dans une grande enquête policière où le fantastique se profile dans l'ombre de chaque crime...

Mon Avis : Cette bande-dessinée en quatre tomes nous plonge en plein moyen âge, à une époque où la religion catholique fait une chasse impitoyable aux hérétiques et installe durablement un dogme fixe et lisse. Dans ce contexte tendu où bien souvent le politique l'emporte sur la foi, nos personnages, un ancien inquisiteur évaporé dans la nature depuis des années, et que tout le monde croyait mort, et une jeune femme élevée par l'archevêque d'Elsenor, vont se retrouver plongés au coeur d'une intrigue mystique, sur un échiquier mouvant dont les protagonistes se révèlent au fur et à mesure. Les factions en présence gardent jalousement leurs secrets. Conrad lui-même semble en savoir plus que ce qu'il ne révèle, et nous naviguons à vue avec Elizabeth. A vue et en eau trouble. J'ai beaucoup aimé cette ambiance faite de mystère, de secret, de sacré. Les dessins sont très beaux, et l'intrigue, parfois inutilement alambiquée et difficile à suivre dans les deux premiers tomes, prend tout son essor au tome 3, nous laissant haletant et impatient de terminer la série. Le final est grandiose, et ne peut laisser indifférent.

lundi 3 décembre 2012

Jaya, engagée indienne


4ème de couv': L’abolition de l’esclavage en 1848 eut pour conséquence brutale et mal estimée le manque de main d’oeuvre pour les plantations, la canne à sucre notamment. Les armateurs, armés par les gros exploitants, firent alors le tour des continents pour trouver une main d’oeuvre bon marché et prête à s’exiler à l’autre bout du monde avec la promesse d’un avenir prometteur. Ainsi s’embarqua en 1865 Jaya, comme plus de 30.000 indiens dans les années qui suivirent, à destination de l’Ile de la Réunion, donnant à l’ile d’aujourd’hui une des facettes de son identité multiraciale.

Mon avis : Jaya traite d'une page peu abordée de l'histoire réunionnaise : l'arrivée et le traitement des engagés indiens sur l'île, en complément et remplacement d'une main-d'oeuvre d'esclaves fraîchement affranchie. Jaya débarque à la Réunion en rêvant d'une vie meilleure, mais entre le trajet en mer, la quarantaine, la brutalité de ses patrons, elle ne trouvera pas forcément ce qu'elle était venue y chercher. J'aime beaucoup le graphisme de cette bande dessinée, je trouve le trait très fort en émotions... En revanche, même si j'ai apprécié le côté historique, et le récit, je suis restée sur ma faim. L'histoire est bien courte. On aurait aimé un récit plus étoffé, plus riche, car on referme l'album avec un petit goût de "c'est tout ?" bien décevant. Bravo donc pour le sujet et son traitement graphique, mais un bémol pour un récit qui tourne court, générateur de frustration.

mardi 20 novembre 2012

Quartier Western


4ème de couv' : Dans l'île de La Réunion des années 1970 on boit du " Solpak ", on fait ses courses chez le "Chinois" ou le " Zarab " du coin et on se déplace en 404 bâchée. Les enfants catholiques sont soumis à une éducation religieuse stricte et Ti-Quatorze déambule avec son baluchon dans les rues de Saint-Denis. Les jeunes filles rêvent sur les romans photos et les garçons imaginent "sauter" la mer pour faire fortune en France métroplitaine. Bref, rien de bien excitant sous les cocotiers. Mais quand Tehem mélange tout ça, l'auteur de Tiburce, héros emblématique de la BD réunionnaise, nous offre un haletant road movie avec du suspense, du sang, du sexe et du soleil bien sûr. Pour public bédéphile averti !!!

Mon Avis : Le dessin faussement naïf pourrait faire croire que l'on a à faire à une BD gentillette, avec des animaux humanisés... mais il n'en est rien ! Quartier Western, c'est la vie à la Réunion dans les quartiers populaires au milieu des années 70 avec son lot de rhum, de pauvreté, ses relations caliente, et celles qui se règlent à coup de machette ou de flingue... La construction bien ficelée nous met en présence de tous les protagonistes pour nous faire découvrir ensuite les raisons de leur présence à la boutik shinoi... On y vend de tout : de la nourriture, du rhum, de l'espoir et de la sagesse. J'ai bien retrouvé l'ambiance de la boutik, toujours en vigueur aujourd'hui, dans une moindre mesure (heureusement). Les personnages sont hauts en couleur, mais ils n'ont rien d'angélique. Chacun essaye d'échapper à ses démons sans y parvenir, qu'ils soient réels ou non. Le tout pimenté à la sauce créole. Bref, un moment hilarant, parfois grinçant, mais toujours juste, sur une société en plein mutation qui donnera la Réunion d'aujourd'hui. Le trait est incisif et le choix des animaux apporte de la rondeur aux passages les plus terribles. C'est indéniablement ce qui fait le charme de cette bande dessinée, qui, à la manière des fables, et par le truchement des animaux, sait à la fois nous instruire et nous séduire, nous terrifier et nous amuser.

dimanche 18 novembre 2012

La Grippe Coloniale (Tomes 1 et 2)


4ème de couv' : En mars 1919, les derniers soldats de la Grande Guerre rentrent à la Réunion où ils sont accueillis en héros. Mais le retour dans la vieille colonie n'est pas aussi joyeux qu'on peut l'espérer : les soldats ont changé durant la guerre, ils sont infirmes, révoltés, désabusés, et portent un regard amer sur une île qui a évolué sans eux. Evariste Hoarau et quelques autres démobilisés essaient tant bien que mal de retrouver une place dans une société où les tensions sociales et raciales sont vives, tandis qu'un mal foudroyant frappe la colonie : la grippe espagnole emmenée par le navire des soldats...La Grippe Coloniale est une nouvelle série saisissante de la collection Equinoxe, associant les qualités d'être à la fois humoristique et tragique, drôle et sombre.

Mon avis : Un grand merci à ma voisine pour m'avoir fait découvrir cette BD ! Nos 4 héros reviennent de la guerre, la grande, la der des ders... Ils vont retrouver leur chère île, la Réunion. Mais si la guerre n'est pas allée jusque là, le monde a changé. Et la grippe espagnole va précipiter encore ce bouleversement sociétal : blancs, noirs, métisses, aucun n'échappera à ce fléau. Si cela annonçait une société nouvelle, fondée sur davantage d'égalité ? Les auteurs, à l'égalité, ils n'y croient guère, mais à la fraternité, oui : celles d'hommes simples que leur statut social sépare, mais réunis dans une même souffrance. Il y a tout ce que j'aime : un trait incisif, pas parfait, mais qui fait à merveille ressortir les individualités, les failles et les fêlures des personnages, de l'humour, un grand humanisme, une réflexion profonde, une plongée dans la grande et la petite histoire. Bref, cette série est vraiment une réussite...

samedi 17 novembre 2012

Soudain, dans la forêt profonde


4ème de couv': Un village au bout du monde, triste et gris, encerclé par d'épaisses forêts. Un village maudit : toutes les bêtes, tous les oiseaux et même les poissons de la rivière l'ont déserté. Deux enfants, Matti et Maya, décident d'élucider le mystère et s'aventurent dans la forêt en dépit de l'interdit...

Mon avis : Le village de Matti et Maya est morne est triste : tous les animaux l'ont déserté. Plus un seul ne coure, galope, rampe ou vole aux alentours... Et plus un seul adulte du village n'accepte d'avouer qu'ils ont pu exister. Ils sont dans le déni le plus total, et quiconque a le malheur d'y croire est stigmatisé. Pourtant, les deux héros ne se résignent pas : ils veulent savoir ce qui s'est passé, ils veulent y croire. Ce joli conte avait tout pour me plaire : le thème, le titre, les illustrations, que je trouve somptueuse. Mais je n'ai guère été transportée par cette histoire simple, à l'écriture simpliste. Un conte, donc, avec sa part de merveilleux et d'enseignement. Une jolie histoire en faveur de la tolérance, contre les mesquineries du quotidien et le jugement hâtif., une lecture facile et accessible au plus jeune, agréable, mais c'est tout... Dommage... J'aurais aimé aimer davantage.

mercredi 14 novembre 2012

Le magasin des suicides


4ème de couv' : Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort !
Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...

Mon Avis :  L'idée de départ est alléchante, et autour de moi, à une certaine époque, tout le monde lisait ce petit roman irrévérencieux. Et j'avais justement besoin d'une petite chose acidulée. Mais bon. Si le thème est sympathique (un magasin qui vous aide à réussir votre suicide en vendant des articles en tous genres : cordes pour les pendus, poisons à renifler, à ingurgiter, et tout un arsenal adapté aux goûts et aspirations de chacun des désespérés qui pousse la porte de la boutique), l'écriture enlevée, c'est un peu trop léger tout de même. L'écriture est agréable, mais a quelque chose d'inabouti. On se régale au départ des trouvailles de Mishima et Lucrèce (ils se sont bien trouvés, ces ceux là !), et puis, c'est moins savoureux, plus convenu, un peu couru d'avance. La zizanie provoquée par le petit dernier, rayon de soleil dans cette famille Adams hyper spécialisée est vraiment prévisible. Le frisson s'éteint doucement. Comme le bocal de bonbons dont un sur deux est empoisonné du magasin, pour laisser une chance aux enfants... Quand on sait qu'ils n'ont été remplacés que par des bonbons sains, ce n'est plus le même plaisir d'en manger. J'ai un peu ressenti cela, à la lecture... Et la fin ne me satisfait pas du tout, comme s'il avait fallu justifier que tout cela soit cousu de fil blanc par un retournement de situation, pour ne pas dire une chute, qui validerait l'ensemble comme pour dire : "vous voyez que tout cela avait un but et qu'il y a un enseignement à chercher là-dessous". Je préférais finalement goûter mes bonbons pour leur saveur sucrée, sans poison, certes, mais dans la douceur...

samedi 10 novembre 2012

L'Avant dernière chance


4ème de couv' : A Londres, lors du tournage d'une fiction pour la télévision, Adèle, une jeune stagiaire française, reçoit un texto totalement inattendu et absolument irréel : son grand-père, mort quelques jours auparavant, lui souhaite un joyeux anniversaire... Adèle se remémore alors les événements de ce dernier mois. Son papy, Georges, quatre-vingt-trois ans, les pieds plantés dans son potager, enraciné dans sa bonne vieille terre du Poitou, a subitement décidé de partir pour un tour de France avec son voisin et ami Charles, soixante-seize ans. Sa petite-fille a découvert leur projet et, inquiète pour la santé de son aïeul, lui a fait promettre de lui envoyer des nouvelles tous les jours par texto. Commence alors une drôle de correspondance, tendre et complice, entre le grand-père et sa petite-fille, qui ne se sont pas vus depuis dix ans. Ce beau récit, touchant et juste, mêle à la gouaille des dialogues l'émotion de sentiments qui peinent à se révéler. 

Mon Avis : Quand j'ai commencé ce roman, je me suis dit... "Ah, mouais... c'est facile et léger, ça manque un peu de densité...". En réalité, je trouvais cela TROP facile et TROP léger... La petite stagiaire à Londres, le tournage du film. Je n'étais pas plus emballée que cela. Puis on glisse dans l'univers de son grand-père, Georges, de son refus de vieillir (croit-on, au départ), de cette dernière chance qu'il s'accorde avec cette idée loufoque de Tour de France en voiture. Et le récit prend une autre tournure. Acquiert un côté truculent, joyeux, optimiste... On ne quitte plus Georges et les aventures douces-amères de nos deux papys deviennent savoureuses et émouvantes, interrogent sur la rapport à la vieillesse et à nos propres anciens, sur le temps que l'on laisse filer. Alors, oui, la lecture est facile... mais elle est aussi tout en nuances et en émotions non dites, elle est touchante et réveille en nous des parts de notre enfance si nous avons eu la chance, comme Adèle, d'avoir des relations heureuses et épanouies avec nos grands-parents. Et à l'achèvement de ce roman très doux, je révise mon jugement, puisque j'ai ri et pleuré : ce n'est pas une lecture facile. C'est une lecture toute simple, simple et juste qui ne vous laissera pas indifférents.

vendredi 9 novembre 2012

Gueule d'amour


4ème de couv' : Si la guerre me rappelait tous les jours qu'elle m'avait épargné, la moindre des politesses, c'était de ne pas me foutre de sa gueule, vu qu'elle s'était déjà payé la mienne.

Mon Avis : Toujours sur la thématique des Gueules cassées de 14-18 que j'explore en ce moment, une BD particulièrement poignante et émouvante sur le sujet du retour à la vie "normale". Comment revenir en acceptant son nouveau visage, comment se faire accepter par l'autre, qu'il soit un inconnu ou sa propre femme ? Mais il n'y a aucun misérabilisme dans cet album... La force du trait apporte beaucoup de vitalité à ce sujet pourtant difficile à traiter. Il y a un côté truculent, une force vitale qui se détache de l'intrigue, un appétit d'exister et d'être reconnu... et en même temps, le choix du noir et blanc, du dessin au critérium apporte aussi une dose de noirceur et de cynisme. Une vraie réussite graphique !

Pour un peu de bonheur, T1 : Félix


4ème de couv' : Printemps 1919. Quelques mois après l'Armistice, Félix Castelan, un "poilu", revient dans son village natal. Mais il n'est plus le même homme : un obus allemand lui a emporté la moitié du visage. À cette blessure physique s'ajoute une blessure psychologique. Regardé comme une bête curieuse par certains, Félix comprend qu'il aura du mal à retrouver sa place parmi les siens, entre une femme infidèle et un fils qui se souvient à peine de lui. Au même moment, une série de meurtres mystérieux met le village en émoi. Un policier, lui aussi ancien blessé de guerre, arrive de Paris pour mener l'enquête.

Mon Avis : Je ne suis pas experte en BD, mais en ce moment, je lis beaucoup de choses sur cette thématique des gueules cassées de la première guerre mondiale... Sans misérabilisme, avec un trait un peu classique, à l'image de l'intrigue, le duo Laurent Galandon / A.Dan réussit un récit tout en nuances, et qui parvient selon moi le tour de force de parler d'un sujet dur, grave sans tomber dans le pathos. On sent le héros perdu, la gêne autour de lui, la complexité de ce retour au village natal. Beaucoup de sensibilité, donc, pour un récit sans grandes surprises pour l'instant, mais qui m'a plu par son réalisme emprunt de retenue. Un bémol car j'ai trouvé le récit bien court... J'attends la suite avec impatience !

mercredi 7 novembre 2012

La Porte des Mondes


4ème de couv' : La Porte des mondes est un roman initiatique qui plaira aux adolescents. L'événement fondateur - le point de rupture avec l'histoire telle que nous la connaissons - est loin d'être anecdotique. Si le monde de 1980 imaginé par Silverberg est si différent du nôtre, c'est que la peste noire a tellement dépeuplé l'Europe que l'Empire aztèque domine les Amériques tandis que l'Empire turc règne sur le vieux continent. La Porte des mondes ne brosse cependant pas un monde idéal, où règne l'harmonie : la lutte pour la domination fait aussi rage et le jeune héros devra choisir entre le pouvoir et l'amour.

Mon avis : Je ne sais pas qui est l'illustrateur mal embouché, ou l'éditeur pas réveillé qui a choisi cette image pour illustrer La Porte des Mondes, mais je pense sincèrement qu'il ne l'a pas lu ! Rien à voir avec des créatures d'un autre monde, rien à voir avec la Science Fiction : nous sommes dans une uchronie légère et distrayante : la grande peste noire a décimé l'Europe, l'affaiblissant au profit des Aztèques, des Incas, des Turcs et des Russes qui sont les nations dominantes du monde de Dan Beauchamp, le personnage, jeune anglais fougueux en quête de gloire et de reconnaissance... Il quitte son Angleterre natale pour les Héspérides, ainsi qu'on nomme les Amériques dans cet univers décalé, cherchant l'aventure, et avide de pouvoir ; il y fera des rencontres, s'interrogera sur le destin de chacun, nouera des amitiés qui vont l'entraîner de pays en pays, loin de chez lui... Un lecture divertissante, un court récit plein de rebondissements ; la découverte de cet univers "parallèle" au nôtre est agréable et facile, peut-être à peine trop, même. Je n'ai pas ressenti d'enthousiasme particulier, mais j'ai passé un bon moment de lecture.

mardi 30 octobre 2012

Mange, Prie, Aime


4ème de couv' : A trente et un ans, Elizabeth possède tout ce qu’une femme peut souhaiter : un mari dévoué, une belle maison, une carrière prometteuse. Pourtant, elle est rongée par l’angoisse et le doute. Un divorce, une dépression et une liaison désastreuse la laissent encore plus désemparée. Elle décide alors de tout plaquer pour partir seule à travers le monde !
En Italie, elle goûte aux délices de la dolce vita et prend les « douze kilos les plus heureux de sa vie » ; en Inde, ashram et rigueur ascétique l’aident à discipliner son esprit et, en Indonésie, elle cherche à réconcilier son corps et son âme pour trouver cet équilibre qu’on appelle le bonheur…
Et qui n’a jamais rêvé de changer de vie ?

Mon avis : J'avais vraiment aimé le film... Cette quête du bonheur dans la nourriture, la méditation et la joie de vivre à Bali m'avait enchantée, littéralement... Julia Roberts, au charme quasi éternel apportait fraîcheur et sensualité à cette version filmique, avec un brin de romantisme, certes, et une pointe d'Hollywood sauce bien-pensante, OK...
Il en va tout autrement du roman d'Elizabeth Gilbert, et c'est pour tout dire la première fois que j'aime mieux une adaptation que le roman original... Le roman n'est pas à proprement parlé désagréable, il se "laisse lire". Mais... c'est tout. Sans plus : aucun enthousiasme et aucun frisson supplémentaire. Cela ne me laisse aucun goût particulier. En fait, cela ne m'a pas donné l'impression de lire un roman, mais quelque chose qui naviguerait entre l'essai et le journal intime. Comme si ce n'était pas écrit pour un lecteur, mais que l'auteur écrivait pour lui-même, que nous accédions à son journal de bord, ses réflexions, mais guère au récit, au côté romancé. On ne peut pas même dire qu'il y ait une réelle intrigue. On n'attend rien, on ne s'impatiente pas.
On atteint finalement l'ataraxie du lecteur, à défaut de celle du sage, ou de la béatitude spirituelle recherchée dans le roman. Une lecture intéressante, mais sans relief, nourrissante parfois, mais sans suspense. Bref, un brin de déception, même si j'ai terminé, avec soulagement, je dois dire. Je ne trouve pas les personnages attachants, ni les principaux, ni les secondaires. L'histoire d'amour m'a laissée de marbre... Je me rends compte, qu'en fait, ce qui m'a le plus intéressée, ce sont les anecdotes de voyage, les passages où l'auteur explique les coutumes des pays traversés. Je crois en fait que j'attendais un roman d'amour et d'aventure spirituelle, et que j'ai trouvé un journal de voyage, ou un truc métissé, mélangé, qui n'atteint ses promesses, à mon sens, dans aucun des genres visés.

vendredi 12 octobre 2012

La Planète des Singes


4ème de couv' : Écrit dans les années 1960, La Planète des singes a fait les beaux jours du cinéma. Mais rendons à Pierre Boulle ce qui appartient à Pierre Boulle. Dans une bouteille dérivant dans l’espace, un manuscrit. Le récit d’Ulysse Mérou. Lui et deux membres d’une expédition débarquent sur une lointaine planète habitée. On y voit, depuis l’espace, des routes, des villes. Ulysse découvrira que les hommes y sont réduits en esclavage, n’étant pas plus intelligents que des bêtes. Place aux singes, qui accueillent ce visiteur singulier avec étonnement et perplexité. Mais le malaise prendra vite la relève quand des vestiges d’une ancienne civilisation humaine seront mis au jour. Pierre Boulle, qui n’a pas mis de statue de la Liberté dans son roman, nous livre une fable fascinante, tout en exotisme et en intelligence, de laquelle émerge une réflexion sur la place de l’homme dans l’univers. Découvrir la véritable Planète des singes est indispensable.

Mon avis : Nous avons tous en tête des images datant de diverses époques liées aux adaptations télévisuelles ou cinématographiques de la Planète des Singes... aussi est-ce avec intérêt que j'ai attaqué ce court roman de Pierre Boule pour clore mon challenge Science Fiction avec Livraddict...
La lecture en est agréable et fluide, même si l'écriture et le texte sont un peu datés, comme nombre de romans des années 60 dans lesquels on retrouve le même phrasé, le même style... Mais dans cette Planète des singes, ce qui importe le plus, ce n'est pas le style, mais l'évolution d'Ulysse Mérou, de l'homme à la bête, puis de la bête à l'homme, avec toute la réflexion qui accompagne ces changements sur ce qui fait de nous des êtres pensants, sur la supériorité de l'homme sur d'autres animaux... Qu'est-ce que la conscience ? En quoi sommes-nous autorisés à dominer la nature ? Quel regard portons-nous sur le règne animal ? Qu'est-ce qui crée la supériorité humaine ? Qui l'autorise ? Bref, autant de questions soulevées qui restent sans réponse, mais peuvent nourrir notre réflexion...

lundi 8 octobre 2012

L'ombre du vent


4ème de couv' : Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, " ville des prodiges " marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y " adopter " un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets " enterrés dans l'âme de la ville " : L'Ombre du vent. Avec ce tableau historique, roman d'apprentissage évoquant les émois de l'adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l'Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s'emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafon mêle inextricablement la littérature et la vie.

Mon avis : Pour commencer et comme toujours, je vous livre mon état d'esprit en attaquant ce livre, parce que cet aspect me paraît pour beaucoup dans le jugement que nous portons sur les oeuvres... Je m'attendais à un récit intimiste, car j'avais choisi ce livre uniquement sur son titre qui me paraissait évocateur et prometteur, mais je ne savais rien de ce récit. J'avais donc comme "horizon d'attente" un court livre intimiste sur l'Espagne... "court" ? Oui ! Je lis sur liseuse, et donc, je n'ai guère la notion de la grosseur des livres que j'attaque. J'ai en plus commencé ce roman à un moment de grande fatigue intellectuelle et générale.
Bref... Tout ça pour dire que les débuts ont été laborieux : j'étais perdue dans le labyrinthe de ce roman, me rendant compte au fur et à mesure que j'avais attaqué un pavé de 700 pages. Les personnages, l'intrigue m'échappait. Je croyais saisir l'essence de ce roman, mais j'étais toujours un peu hagarde en reprenant ma lecture de me rendre compte que l'essentiel ne m'avait pas même frôlée. J'aimais déjà la galerie des personnages et un sentiment de mystère qui planait sur l'ensemble et m'invitait à poursuivre malgré la fatigue, malgré le découragement et les incertitudes... Bien m'en a pris. Et heureusement que ce roman est long (j'aurais décroché, sinon !). Car passé les 250 premières pages, tout s'est éclairé : j'étais dans un roman à tiroirs, et chaque élément allait prendre sa place en son heure. Les tourments d'adolescence de Daniel, personnage attachant mais dont la lâcheté intrinsèque, compréhensible car due à son jeune âge, m'agaçait tout de même un peu, ne sont pas la plus grande part du récit. La toile qui se tisse est plus large que lui et les découvertes qu'il fait, et que nous attendons avec une impatience grandissante mêlent sa propre construction à un panel de destins tourmentés sur fond de guerres... Je n'ai pas pu lâcher le roman à partir de la moitié, hypnotisée et séduite par sa construction brillante, séduite par les révélations toujours surprenantes, enchantée des personnages truculents, mais subtils et attachants... 
Au final, un très bon moment de lecture !

mardi 25 septembre 2012

La couleur des sentiments


4ème de couv' : Jackson, Mississippi, 1962. Dans quelques mois, Martin Luther King marchera sur Washington pour défendre les droits civiques. Mais dans le Sud, toutes les familles blanches ont encore une bonne noire, qui a le droit de s'occuper des enfants mais pas d'utiliser les toilettes de la maison. Quand deux domestiques, aidées par une journaliste, décident de raconter leur vie au service des Blancs dans un livre, elles ne se doutent pas que la petite histoire s'apprête à rejoindre la grande, et que leur vie ne sera plus jamais la même. Passionnant de bout en bout, "La Couleur des sentiments" a bouleversé l'Amérique et déjà conquis plus de deux millions de lecteurs, parmi lesquels un certain Steven Spielberg.

Mon avis : Je suis littéralement tombée sous le charme de ce récit frais, poignant, touchant, écrit dans une langue agréable et soignée. Les personnages sont justes et attachants, que ce soient les trois figures principales d'Aibileen, de Minny ou de Skeeter, ou les personnages négatifs, même si ces derniers sont parfois un peu caricaturaux (mais c'est de bonne guerre, quand on pense au traitement des noirs dans la littérature du genre). On ne les en déteste que plus, même si je trouve que l'auteur a bien réussi à montrer que chacun n'est que le produit d'une mentalité de l'époque et d'une éducation. C'est donc parfois un peu manichéen, mais cela n'empêche pas le récit d'être vraiment passionnant. J'ai particulièrement aimé le personnage d'Aibileen et son rapport aux enfants qui donne bien à voir le déchirement de ces femmes qui élèvent des enfants blancs avec amour, dévotion pour les voir adopter malgré cela un comportement odieux et colonialiste vis à vis d'elles en grandissant... Le livre débute comme une confession intimiste et gagne peu à peu en épaisseur et en tension : le récit à 3 voix permet d'envisager les rapports des uns aux autres de façon différente, de voir des "bonnes" et des patronnes différentes, de ne pas sombrer dans l'angélisme ni diaboliser un personnage en particulier, mais de replacer le problème dans le cadre d'une société toute entière, confite dans ses préjugés, installée dans un système arriéré qui ne laisse pas de place aux gens de couleur, certes, mais qui ne laisse pas de place aux femmes tout court, qui voit le monde changer, mais n'intègre que peu ces transformations... Bref, c'est aussi un vrai roman sur les années 60, leurs contradictions, et le vent de changement qui souffle sur toute une époque.
Un énorme coup de coeur, donc !

lundi 24 septembre 2012

Vipère au poing

4ème de couv' : Ce roman, le plus célèbre de l'auteur, est aussi largement autobiographique. Comme dans l'ensemble de son oeuvre, Hervé Bazin y donne les raisons de sa haine et de son combat contre toutes les oppressions familiales et sociales. Vipère au poing raconte la lutte impitoyable livrée par Brasse-Bouillon, alias Jean Rezeau, ainsi que ses frères, contre leur mère, une marâtre odieuse, calculatrice et violente. Folcoche, ainsi que ses enfants la nomment, règne avec autorité sur une famille angevine bien-pensante, ne lésinant pas sur les coups de fouet, les brimades et les humiliations. Mais Brasse-Bouillon est malin, vif et clairvoyant. Il affronte sa mère en lui tendant à son tour les pièges qui l'aideront à avoir raison d'elle. Au premier degré, le livre possède un incontestable humour qui marque les esprits (inoubliable Folcoche, parangon de méchanceté !). Mais, il est avant tout un cri d'enfant et la dénonciation d'un certain modèle d'éducation qui fit longtemps les beaux jours des familles françaises.

Mon Avis : Un avis rapide, car c'est une relecture, plus de 20 ans après la première... J'avais vraiment aimé lire ce livre, trouvant Folcoche atroce, et Brasse-Bouillon admirable dans son combat contre sa mère. J'ai aujourd'hui certainement mieux apprécié la finesse de l'écriture de Bazin, les traits d'humour du texte que je n'avais pas perçu adolescente, mais j'ai aussi pu mesurer combien Jean était le produit de cette éducation et de cette époque, me le rendant parfois désagréable, ou juste agaçant... En tous cas, j'ai aimé pour la deuxième fois cette histoire, avec peut-être moins d'intensité (car avec moins de révolte ?) réalisant davantage que l'éducation reçue par le personnage principal, quoique exagérément stricte et odieuse n'était peut-être pas tant une exception que cela...

mardi 18 septembre 2012

La Part de l'autre


4ème de couv' : Mais que se serait-il passé, qu'aurait-il donc pu advenir, si au contraire Hitler avait été reçu aux Beaux-Arts comme apprenti peintre méritant ? À partir de cette question, de cette infime infinie possibilité, bascule l'Histoire dans son entier. S'ouvrent le doute, l'espoir, l'incertitude. L'imaginaire surtout, en la matière de cet étonnant roman où, fidèle à ses habitudes, l'auteur parvient – sur une idée plutôt convenue – à filer une trame aussi haletante que vertigineuse. Alternées tour à tour, défilent en effet sous nos yeux deux vies que tout oppose, en fonction de causes initiales radicalement opposées. D'un côté le clochard, le caporal à la Croix de fer, le dirigeant du parti national-socialiste fan de l'opéra wagnérien Rienzi, le dictateur misanthrope dément dont le romancier développe une biographie dûment renseignée. De l'autre, Adolf H., jeune homme soigné par Freud pour ses troubles sexuels (une belle rencontre, sur laquelle plane en clin d'œil le fantôme de la célèbre pièce de Schmitt : Le Visiteur !), peintre de l'école surréaliste du légendaire Montparnasse parisien, ardent défenseur du sionisme…

Mon avis : La lecture n'a pas été simple... même si j'ai aimé au final. Pour commencer, je m'attendais, habituée à Schmitt, à un format court... Et comme je lis sur liseuse, je ne me rends pas compte de l'épaisseur des livres en début de lecture. J'ai déjà été surprise par la longueur du roman. Ensuite, même si le principe est séduisant, j'ai trouvé le résultat parfois un peu poussif et décevant. En fait, ces deux hommes que tout oppose au final ne m'ont jamais semblé au départ être une seule et même personne... Ils sont trop différents : trop noir/blanc... L'un organise l'extermination des juifs, l'autre est sensible à la cause sioniste. L'un ne supporte pas les femmes, l'autre vit des relations profondes et indéfectibles. L'un adore la guerre, l'autre la hait... Trop manichéen et simpliste à mon goût. Je crois que j'aurais davantage accroché à quelque chose de plus nuancé... L'écriture aussi m'a parue moins élégante qu'à son habitude. A vrai dire, j'ai lu les deux histoires avec plaisir, mais sans enthousiasme, et je les aurais lues tout aussi bien séparées que mises en parallèle. Je crois d'ailleurs que j'ai préféré la partie sur Hitler : cette plongée dans l'âme du dictateur, ses obsessions, ses travers m'a parue vraiment intéressante. J'ai fini sans peine, et lu avec régularité, mais je ne me suis pas sentie embarquée par le roman...

mercredi 29 août 2012

Le Déchronologue


4ème de couverture : Au XVIIe siècle, sur la mer des Caraïbes, le capitaine Henri Villon et son équipage de pirates luttent pour préserver leur liberté dans un monde déchiré par d'impitoyables perturbations temporelles, Leur arme: le Déchronologue, un navire dont les canons tirent du temps. Qu'espérait Villon en quittant Port-Margot pour donner la chasse à un galion espagnol? Mettre la main, peut-être, sur une maravilla, une des merveilles secrètes, si rares, qui apparaissent quelquefois aux abords du Nouveau Monde. Assurément pas croiser l'impensable: un Léviathan de fer glissant dans l'orage, capable de cracher la foudre et d'abattre la mort! Lorsque des personnages hauts en couleur, au verbe fleuri ou au rugueux parler des îles, croisent objets et intrus venus du futur, un souffle picaresque et original confronte le récit d'aventures maritimes à la science-fiction. De quoi être précipité sur ces rivages lointains où l'Histoire éventrée fait continûment naufrage, où les marins affrontent tous les temps. Car avec eux, on sait: qu'importe de vaincre ou de sombrer, puisque l'important est de se battre!

Mon avis : Encore un livre que je n'aurais pas lu sans ma participation intensive à plusieurs challenges de Livraddict ou Babelio... et pourtant, quel livre ! Le foisonnement qui est le sien ne permet que d'en parler maladroitement : nous embarquons pour une authentique histoire de pirates, et petit à petit s'immisce la science-fiction, l'apparition de "maravillas" déconcertantes, et les perturbations temporelles qui ne prendront jamais le pas sur le récit de flibuste du départ. C'est bien une histoire de pirates, que nous lisons... Flibustiers des Caraïbes naissantes, loups de mer, tous hâbleurs, querelleurs, gens de mer durs à la tâche, la galerie de personnages est certainement le meilleur atout de ce roman haut en couleurs. Le Capitaine Villon, dont nous suivons les aventures, perdu dans les méandres d'une époque devenue folle et qu'il ne maîtrise plus est un pirate du XVIIe qui manie avec une égale dextérité le verbe, l'épée, et la barre de son bateau. C'est un flibustier revenu de tout, alcoolique, désabusé, grand observateur de son époque, et profondément humain dont nous suivons les errances, les doutes, et les envolées héroïques avec autant d'enthousiasme et une infinie tendresse pour cet être brisé. L'écriture est vraiment agréable, véritablement littéraire, jouant sans artifice avec les codes de l'époque décrite. Un régal de lecture après les nombreux romans pour adolescent lus cet été ! Beaucoup ont commenté la construction du roman pour l'encenser, ou au contraire s'en agacer. En effet, le roman est déconstruit, les chapitres sont distribués dans un ordre qui paraît aléatoire, mêlant les époques et les épisodes dans un joyeux fouillis qui semble en avoir décontenancé plus d'un. J'avoue que lorsque je lis, je ne me pose pas de questions. Si l'histoire m'embarque, et ce fut le cas de celle-ci, je me laisse volontiers porter, même en eaux tumultueuses. Bien sûr, ce n'est pas une lecture facile, trop facile... Il faut accepter de ne pas tout comprendre, de voir les réponses attendues retardées, et les débuts sont un peu laborieux... Mais si on accepte le principe, la construction n'est pas désagréable ; j'ai par exemple aimé rencontrer des personnages dans des situations de crise, et découvrir par la suite comment Villon les avait rencontrés et les circonstances dans laquelle ces amitiés parfois improbables avaient pu naître. J'ai aimé aussi trouver dans la succession des chapitres une forme de contrepoint : tel personnage subit ainsi deux ou trois éclairages différents en peu de pages, et gagne ainsi en densité. Je suis bien incapable de dire si ce livre aurait gagné à être lu dans l'ordre chronologique, comme certains l'ont dit, ou fait... Je suis bien incapable aussi de voir ce que l'on y perdrait ou gagnerait... Je sais juste que sous la forme qui est la sienne, voulue par l'auteur, c'est une lecture que je vous recommande avec enthousiasme !


mercredi 15 août 2012

La stratégie Ender


4ème de couv : La trêve entre l'Est et l'Ouest est respectée depuis que l'homme s'est rendu compte qu'il n'était pas seul dans l'univers. L'humanité s'est organisée en Ligue mondiale afin de lutter contre la menace extraterrestre. Il y a cinquante ans, la flotte terrienne a réussi à repousser l'attaque des doryphores... Aujourd'hui pourtant, une nouvelle invasion menace.
Ender est le troisième enfant de la famille Wiggin ; dans une société où les naissances sont contrôlées, c'est un privilège rare. Mais devant l'immense intelligence de son frère Peter et de sa tendre soeur Valentine, le gouvernement a vu en cet enfant un meneur d'hommes, un stratège, un génie potentiel. Un programme militaire pour la formation des futurs commandants de la flotte est en cours, mais le temps est compté. Appelé a devenir un puissant Stratege, Ender est le jouet des manipulations supérieurs depuis sa naissance... Et cela le dépasse.Car c'est entre ses mains que repose le sort de l'humanité. et Ender n'a que six ans.

Mon avis : Nous suivons Ender de manipulations en manipulations... A l'école, puis à l'école de Guerre, soumis à un entraînement intensif, volontairement isolé. Face à son incompréhension, sa détresse, nous nous sentons proche du personnage, perdus, nous aussi, suivant ses progrès, nous prenant au "jeu", celui de l'école, bien sûr... des entraînements, des combats en apesanteur. Mais qui mène le jeu ? Qui tire les ficelles ? Ender a-t-il une once de volonté propre dans ce combat, ne serait-ce que celle de ne pas devenir un tueur, un monstre, comme son frère Peter promet de le devenir ? Nous sommes embarqués dans ce roman de Science-fiction déstabilisant, écrit de façon sensible, doutant du bien-fondé des actes de chacun. Ce roman facile à lire interroge sur le monde moderne et la notion d'humanité de façon intelligente, mais aussi sur le pouvoir, sur la notion de paix, l'hégémonisme, la différence, à travers une intrigue qui vous embarque et ne vous lâche plus. Une vraie réussite qui mérite donc bien sa réputation, à mon sens !

lundi 13 août 2012

Les chroniques de MacKayla Lane : tomes 2, 3, 4 et 5


Suite et fin des aventures de MacKayla : Je ne vous raconterai rien de rien, même sous la torture... Mac continue à se battre contres les Faës, qu'ils soient Seelies ou Unseelies, et à chercher des réponses à ses questions...

Mon avis : Il sera succinct, je ne peux pas chroniquer chaque tome... Tous les tomes comportent, à mon sens, les mêmes défauts que le tome 1 : une écriture simpliste parfois, des longueurs sans nom (d'inutiles résumés des épisodes précédents à chaque tome... voire même des événements du tome au cours de celui-ci... Mme Moning, mon cerveau fonctionne, merci... + les atermoiements sans fin de l'héroïne + ses fantasmes érotiques en long en large et en travers... On a compris que V'lane et Barrons lui faisaient de l'effet, ou sinon, c'est qu'on est aveugle, sourd, et bouché. On sent bien à quel public l'auteur semble se destiner et formate le tout en conséquence, manœuvre commerciale oh combien visible, mais passons.). Ensuite, les choses s'arrangent à partir du tome 3 quand même : moins de répétitions au moins, et un rythme plus soutenu, c'est déjà ça. Le tome 2 est encore bien poussif, le tome 3 m'a suffisamment accrochée pour que je lise la suite, le tome 4 m'a laissée au comble du désespoir, assoiffée de réponses... le tome 5 a résolu l'équation. (Je ne dirai pas grand chose de celui-ci : désespérant de le trouver là où je vis ni en boutique Kindle, j'ai fini par lire une version traduite à la moulinette de traducteurs en ligne par une fan peu regardante : un cauchemar à tous les niveaux... mais c'est bien fait pour moi, je n'avais qu'à attendre. Enfin, je voulais surtout savoir, et cela a rempli son rôle !)
Alors, au final ? J'ai passé un bon moment malgré des débuts laborieux. L'intrigue est bien ficelée, même si la fin est un peu expédiée, et l'univers m'aura suffisamment dépaysée pour me tenir en haleine pendant les 5 tomes de la série, malgré d'évidentes faiblesses d'écriture dues à un formatage commercial outrancier. Et puis, c'était ma toute première incursion dans le domaine de la "bit-lit" (littérature fantasy pleine de vampires et autres), en espérant que les autres œuvres du défi ne soient pas davantage encore à rapprocher d'ersatzs d'Harlequ*n pour 15-25 ans en mal de sensations, troquant les beaux ténébreux s'entichant de jeunes filles naïves de nos mères par de beaux vampires ténébreux, s'entichant de jeunes filles novices en mondes occultes, parce que ce serait un peu trop pour moi (mais j'ai quand même bien l'impression qu'il y a de ça, non ?)

samedi 4 août 2012

Les Chroniques de MacKayla Lane, tome 1 : Fièvre noire


4ème de couv' : «Ma philosophie tient en quelques mots : si personne n'essaie de me tuer, c'est une bonne journée. Autant vous le dire, ça ne va pas très fort, depuis quelque temps. Depuis la chute des murs qui séparaient les hommes des faës. Pour moi, un bon faë est un faë mort. Seulement, les faës Seelies sont moins dangereux que les Unseelies. Ils ne nous abattent pas à vue. Ils préfèrent nous garder pour... le sexe.
Au fait, je m'appelle MacKayla Lane. Mac pour les intimes. Je suis une sidhe-seer.
La bonne nouvelle : nous sommes nombreux.
La mauvaise : nous sommes le dernier rempart contre le chaos.»

Mon Avis : La lecture de ce premier tome a été bien laborieuse. Une jeune fille tout ce qu'il y a de plus "fille" perd sa soeur, assassinée alors qu'elle faisait ses études à Dublin, en Irlande. L'enquête piétine, ses parents se noient dans leur chagrin, et Mac, qui culpabilise, décide d'aller chercher elle-même le meurtrier d'Alina. Mais ce qu'elle va trouver à Dublin c'est elle-même, dans la révélation de pouvoir hors du commun, ses dons de sidhe-seer (elle peut voir les êtres surnaturels que sont les Faës, créatures bien éloignées de ce que vous imaginez des fées, croyez-moi). Elle sera aidée dans cette quête par un personnage aussi mystérieux que potentiellement dangereux : Jéricho Barrons. Mac va se retrouver au coeur d'une quête bien plus vaste que ce qu'elle aurait pu imaginer...
Bon, voilà pour l'histoire. Le nombre de romans qui surfent sur la vague "vampiresque/magie/surnaturel" en ce moment m'épate... On tourne forcément un peu en rond, et cela me donne souvent l'impression que les éditeurs ont trouvé le filon qui remplace les romans à l'eau de rose pour les 15-25 ans. J'en ai 36, et c'est parfois un peu trop pour moi, même si j'aime la SF et le surnaturel... Bref. L'intrigue, somme toute classique (une quête initiatique qui doit permettre de sauver l'humanité de forces qui la dépassent) tient à peu près la route. Mais j'ai vraiment trouvé que l'écriture, simpliste, tournait un peu en rond. L'auteur sous-estime-t-elle à ce point ses propres lecteurs qu'il lui faille répéter les informations sans cesse ? J'avais l'impression de me trouver devant une mauvaise série US : vous savez, le téléspectateur doit pouvoir prendre l'épisode en cours et tout comprendre... Du coup, on matraque les infos principales : même s'il en rate la moitié, il peut suivre la fin... Ce côté-là m'a vraiment gonflée... Ainsi que les jérémiades rose-bonbon de l'héroïne. On a compris qu'elle était l'archétype de la "blonde". Inutile d'en faire des tonnes. Il faut dire que la narration à la première personne et le récit tout en introspection façon journal intime n'arrange rien.
Tout ça pour vous dire que j'ai attaqué le tome 2.
??? C'est à n'y rien comprendre, non ???
J'ai toujours eu tendance à privilégier l'intrigue au reste. Baignée de sagas familiales et de récits dans mon enfance, j'ai gardé ce goût pour les histoires, quelque soit la façon dont elles sont racontées... Et je VEUX savoir ce qu'est Jéricho Barrons. Donc, je vais lire la suite. Et comme je suis une incorrigible curieuse doublée d'une moitié de midinette, j'ai bien peur de lire toute la suite.
C'est contradictoire, je l'avoue.
En conclusion, j'ai aimé l'intrigue globale, même si la narration est beaucoup trop lente, émaillée sans arrêt des interrogations et des doutes de l'héroïne, l'écriture est d'une platitude décevante, bien formatée pour un public particulier, mais il y a des trouvailles, les personnages sont mystérieux, et c'est vite englouti malgré la taille des pavés.

lundi 23 juillet 2012

Numéro Quatre


4ème de couv' : Neuf d'entre nous sont venus sur Terre. Notre but était de grandir, de nous entraîner et de nous réunir pour ne faire plus qu'un afin de les combattre. Mais ils nous ont trouvés et nous ont pris en chasse les premiers. À présent, nous sommes tous en fuite. Nous nous cachons en permanence, pour que personne ne nous repère. Nous vivons parmi vous sans que vous vous en rendiez compte. Mais eux le savent. Ils ont attrapé Numéro Un en Malaisie. Numéro Deux en Angleterre. Et Numéro Trois au Kenya. Ils les ont tous tués. Je suis Numéro Quatre. Le prochain sur la liste. Pittacus Tore est le chef des Anciens de Lorien. Il vit sur Terre depuis douze ans, où il prépare la guerre qui décidera de l'avenir de notre planète. Personne ne sait où il se cache.

Mon avis :  Au départ, je me suis demandé ce que c'était que cette histoire farfelue d'extraterrestres et de planètes détruites par des monstre sanguinaires ravageant la vie dans ce qu'elle a de plus pure, et à la recherche des 9 enfants envoyés sur Terre par le peuple Loric. Ces 9 chérubins sont chargés de régénérer la vie sur leur planète agonisante après avoir développé des Dons surnaturels, et de la repeupler éventuellement, rien que ça... En attendant, ils fuient les dits monstres, les Mogadoriens, qui voudraient bien les voir mourir pour faire subir à la Terre le même sort qu'à Lorien... Bon, certes... Ensuite, on retombe dans une histoire bien trop courue en ce moment d'adolescent en recherche de soi, et de triangle amoureux... Bon, certes... Les émois de John/Numéro 4... L'écriture, un peu plate... Mouais. Mais ses dons se développent, le mystère s'épaissit, et après avoir été bien dubitative pendant la moitié du roman, me voilà prise dans un tourbillon d'événement et un final époustouflant. Les héros sont attachants, on finit par y croire, à cette histoire, et mes doutes premiers s'envolent au profit d'un frisson et de bien des interrogations... Le tome se termine sur un suspense insoutenable, et à vrai dire, je n'ai qu'une envie : lire le tome 2 ! Une bien agréable surprise, donc, pour un roman dont je n'attendais vraiment rien...

samedi 21 juillet 2012

Les Dossiers Desden : tome 2, Lune fauve


4ème de couv' : Lorsque Harry refuse de confier des sortilèges de Haute Magie à une de ses élèves, Kim Delaney, il ne se doute pas un instant des conséquences que cela aura.
Après trois mois de silence, le magicien reçoit enfin des nouvelles de Murphy : mais c'est pour lui demander de l'aide. En effet, des dizaines de personnes sont retrouvées réduites en charpies aux alentours de la pleine lune. Certain d'avoir affaire à un lycanthrope incontrôlable, Harry hésite à révéler toutes ses connaissances à leurs sujets à Murphy, par peur des conséquences que ça entraînerait. Mais de nouveaux meurtres sont commis et lorsqu'Harry se rend compte que Kim est l'une des victimes, il comprend qu'il ne pourra pas venir à bout du monstre seul.
Il fait alors la connaissance d'une jeune femme lycanthrope de l'aider à tout prix pour sauver son bien-aimé, qui se révèle être le meurtrier...

Mon avis :  Un roman à l'aune du premier tome : du rythme, du rythme, encore du rythme... L'intrigue n'est pas des plus originales : les forces qu'affronte Dresden sortent de l'imaginaire collectif : vampires, magiciens, et loups-garous... En cela, pas de surprise. Pas de surprise non plus dans l'écriture, un brin répétitive (ayant lu le tome 1 juste avant, j'ai été agacée de retrouver des phrases entières et pas mal d'expression... sachez par exemple que quand un événement vient surprendre et terrifier Harry, vous aurez droit à "mon coeur rata un battement". A la longue, ça lasse...). Bref, ce n'est pas de la haute littérature, mais ce n'est pas non plus ce qu'on lui demande... En revanche, les personnages sont toujours attachants, Dresden ne perd pas de son mordant et de son autodérision, Murphy tangue entre la confiance envers le magicien et l'arrestation sans sommation, les méchants sont méchants à souhait. Et le gros point fort de la série reste à mon sens encore une fois le rythme enlevé et trépidant de l'intrigue : pas un moment de répit (pour Harry non plus, d'ailleurs, il en prend vraiment plein la figure, le pauvre), on navigue d'événement magique en crimes pour notre grand plaisir. Une lecture légère et "détente", toujours parfaite pour ces vacances.

mardi 17 juillet 2012

Les Dossiers Dresden : Tome 1, Avis de tempête

Auteur : Jim Butcher

4ème de couv' : Tous les bons magiciens s'appellent Harry, et Harry Dresden est le meilleur. Techniquement, c'est même le seul dans sa " catégorie " : lorsque la police de Chicago est sur une affaire qui la dépasse, c'est vers lui qu'elle se tourne. Car notre monde regorge de choses étranges et magiques... et la plupart ne s'entendent pas très bien avec les humains. La magie, ça vous flingue un gars en moins de deux ! / Si l’on croisait Gandalf avec Mike Hammer, on obtiendrait peut-être Harry Dresden. Détective magicien de son état, il propose ses services dans un Chicago où les indicateurs sont parfois des lutins, où les tueurs peuvent être des démons. Il s’y connaît en arcanes obscures, et a une franche tendance à faire disjoncter tout ce qui carbure à l’électricité. Heureusement, son ordinateur personnel s’appelle Bob, un esprit enfermé dans un crâne, source intarissable d’informations sur le paranormal. Et détraqué sexuel. Une vie trop tranquille : la clientèle se fait rare, les factures s’entassent. Et puis, un jour, voilà que deux affaires lui tombent dessus. Un mari qui disparaît et deux amants retrouvés le coeur arraché. Entre Outremonde et Blanche Confrérie (le conseil des magiciens qui ne l’a pas vraiment à la bonne), Henry ne va pas chômer. Une série d’enquêtes sombres qui ensorcelleront le lecteur à la recherche de suspense et de paranormal.

Mon avis :  Honnêtement, je suis agréablement surprise par cette lecture... Pourtant, j'avais quelques doutes au départ : un "magicien" consultant de la police pour des enquêtes surnaturelles, ça m'avait tout l'air d'être de la Bit-Lit, qui n'est pas forcément un genre qui m'attire plus que cela, tant cela me paraît être un croisement entre la collection Harlequin et la SF/Fantasy... mais je m'efforce de dépasser mes propres conceptions en ce moment, et j'ai prévu d'en lire un peu. Bref : je m'attendais à trouver cette lecture poussive et un brin caricaturale... Bon, elle est un brin caricaturale, mais j'ai passé un bon moment : l'action est trépidante, sans aucun temps mort, et de la découverte des deux corps mutilés qui intervient dans les premières pages à la résolution de l'affaire, il n'y a pas de temps mort. Un enchaînement d'événements, un tourbillon plaisant qui fait intervenir des feys, des démons, des mages noirs... sur fond de mafia de la drogue et d'intrigue policière. C'est lu en quelques heures, et c'est vraiment une lecture idéale pour les vacances ! N'en attendez pas plus : l'écriture n'est pas fantastique, mais le personnage est gentiment cynique et attachant... Mais dans le genre divertissant et qui donne un goût de "reviens-y", il remplit parfaitement son rôle. Je m'en vais d'ailleurs lire le tome deux avec joie !